Qui ne s'est pas extasié, se promenant dans la Commune, devant les verts pâturages de la Grande Ferme, les champs de tomates à Piton Hyacinthe ou devant les champs de cannes du Petit-Tampon ? Des paysages de cartes postales qui représentent et illustrent une activité implantée depuis plusieurs siècles sur le territoire du Tampon.
Plusieurs milliers d'hectares de surface agricole utile, sur les 18 000 que compte la Commune, répartis de 500 m à 1 800 m d'altitude sont consacrés à l'agriculture.
L'agriculture fait partie de la tradition et de l'identité du territoire du Tampon.
La conforter c'est d'abord préserver l'activité économique qu'elle génère pour les agriculteurs et leurs familles. C'est aussi préserver une richesse paysagère caractéristique du sud.
RAPPEL: le marché forain hebdomadaire de la ville se tient tous les vendredis de 5h30 à 13h sur l'esplanade B.Hoarau derrière la mairie.
Trois visages, trois paysages
Si de nombreuses exploitations pratiquent désormais la diversification de leurs activités, l'agriculture au Tampon se répartit en trois zones :
- Une zone pionnière pour l'élevage sur la Plaine des Cafres : des exploitations consacrées à l'élevage et/ou à la production de lait, dans les quartiers de Bras Sec, Ravine Blanche, 23ème Km, Piton Manuel, Piton Mahot, Grande Ferme, Petit Tampon.
- Une zone traditionnelle de maraîchage (hors-sol, en pleine terre ou en serres) sur la mi-pente : exploitations situées notamment à Piton Hyacinthe et Bras-Creux.
- Un bassin cannier situé dans le bas de la Commune : exploitations réparties dans les quartiers de Petit Tampon, Grand Tampon, Bérive, Dassy, Trois-Mares, Bras de Pontho et Pont d'Yves. Souvent ces exploitations pratiquent la diversification avec la culture d'ananas, l'arboriculture...Une Charte agricole a été mise en place en partenariat avec la Chambre d'Agriculture et les acteurs du monde agricole afin de bien identifier les enjeux parmi lesquels :
► Répondre aux évolutions du marché
Confrontée à la concurrence des importations, l'agriculture doit innover en effet, en introduisant de nouvelles pratiques – élevage de cerfs par exemple – ou en renouant avec des cultures anciennes d'exception telles que le café Bourbon Pointu.
De nombreuses exploitations diversifient leurs activités, et faisant à la fois de la production de viande, de lait, maraîchage, arboriculture,... D'autres exploitants ont aussi intégré l'agro-tourisme, proposant désormais du camping à la ferme, des chambres d'hôtes, gîtes ruraux...
Avec l'aménagement d'un marché forain plus vaste et accessible, les agriculteurs disposent sur l'esplanade Benjamin Hoareau d'un lieu de diffusion pour leur production. Des marchés Bio se tiennent également 2 fois dans l'année en centre-ville.
► Préserver les terres agricoles et faciliter l'accès aux exploitations
Un constat aujourd'hui : l'augmentation de la population, les contraintes liées au foncier pour la construction d'habitat... Dans ce contexte, l'objectif est de favoriser d'abord les constructions en zones urbaines, dans les « dents creuses », mais aussi de reconquérir les friches agricoles.
La structuration de villages devrait permettre aussi de ne plus empiéter sur les terres dédiées aux cultures ou à l'élevage.
L'amélioration des conditions de travail des exploitants est aussi une question importante : les agriculteurs peuvent par exemple disposer d'aides de différents partenaires, pour la réalisation de chemins bétonnés.
► Déconnecter le réseau d'irrigation du réseau d'eau potable
Les besoins en eau de l'ensemble des agriculteurs tamponnais sont estimés à 1,3 millions de m3 par an. 20% sont aujourd'hui couverts par la retenue collinaire des Herbes Blanches située à la Plaine des Cafres. La réalisation d'autres retenues à Piton Sâhâl, Piton Manuel, Trou à Cabris, Piton Rouge et Piton Mahot et la création de systèmes d'irrigation permettront à terme de déconnecter l'irrigation des terres du réseau d'eau potable.
► Limiter l'impact des cultures sur l'écosystème : l'agriculture raisonnée
Au Tampon, des agriculteurs parmi lesquels, MM Robert, Bellemène et Dambreville, ont reçu un diplôme d'agriculture raisonnée. Une reconnaissance qui est venue couronner leur volonté de limiter l'utilisation de produits phytosanitaires (pesticides et engrais par exemple) sur leur exploitation. L'agriculture raisonnée bénéficie d'un cadre officiel sous la forme d'un cahier des charges qui comprend 98 critères à respecter tels que : la gestion des déchets, la fertilisation et la protection des cultures, la santé et le bien-être des animaux, la biodiversité...
PLUS D'INFOS : www.reunion.chambagri.fr